mardi 20 novembre 2012

TOUS POURRIS ? NON !

Anne milite au Parti Socialiste.
C'est la campagne de Ségolène Royal en 2007 qui l'a décidée à s'engager.
Elle a participé aux "primaires" socialistes et elle a soutenu à nouveau Ségolène, puis Martine Aubry...Après les résultats, elle a fait campagne pour François Hollande et a fêté sa victoire dans l'enthousiasme ! Les banquiers, les agences de notation, le MEDEF et Merckel n'avaient qu'à bien se tenir ! Sous des tonnerres d'applaudissements, le candidat devenu Président avait bien mis les choses au point dans son discours du Bourget ! Quelques mois plus tard, le PS a beaucoup de députés, Anne est dépitée...Elle ne reconnaît plus son parti, ses élus, ses cadres...Elle a du mal à répondre à ses collègues de travail qu'elle avait convaincus de voter Hollande, elle réfléchit beaucoup, milite moins, ne comprend guère : comment, avec de tels engagements, son parti peut-il conduire une telle politique ? Quand le MEDEF applaudit Ayrault, cela la met en colère.
Anne m' a dit aujourd'hui : " La gauche, ce n'est pas ça ! Je n'ai pas adhéré au P.S. pour ça ! Faire trinquer les ménages modestes et les classes moyennes pour faire des cadeaux au patronat, c'est invraisemblable ! J'ai écouté Mélenchon, il n'a pas tort !"


Jean-Michel est membre du P.C.F.
Pour lui, c'est le Parti des ouvriers, des salariés, des pauvres, le parti qui s'est toujours battu contre les injustices ! Oui, il a fait des erreurs, oui il a souvent été maladroit dans sa communication, mais tout de même...Il n'a jamais dévié de l'essentiel : défendre les plus modestes, se battre pour un monde plus juste, pour une société plus fraternelle !
Jean-Michel aurait aimé voter pour un candidat communiste à la Présidentielle ! Mais il a été emballé par la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Alors, il y est allé de toutes ses forces ! Les meetings, les distributions de tracts, les réunions chez les voisins, le bureau de vote ! Il y a cru ! Aujourd'hui, il dit "on n'est pas passé loin d'un résultat historique...sans le vote utile pour Hollande, c'était pas loin de 20%, et alors, ça aurait tout changé !"
Puis, un peu à contrecœur, il a voté Hollande au second tour... Il pressentait ce qui allait se passer !
Il veut une vraie politique de changement et ne comprend pas quelquefois que les partis du Front de Gauche lui donnent l'impression de tergiverser, de ne pas s'opposer de manière plus frontale au parti socialiste qui mène une politique d'austérité ! Il a l'impression que depuis un mois ou deux, ça va mieux, les différents votes contre l'austérité des députés et sénateurs du Front de Gauche vont dans le bon sens...Il continue à expliquer aux gens autour de lui qu'une vraie politique de gauche, c'est possible, que le SMIC à 1700 € c'est possible, que la relance et la croissance, c'est possible, que faire baisser massivement le chômage, c'est possible...Il continue à y croire, il continue à lutter, il milite pour des initiatives syndicales vers une grande mobilisation pour faire pression sur le gouvernement et commencer le vrai changement !

Gilles adhère à l' U.M.P. en 2002...
Il dit qu'il est "libéral", que l' État ne doit se mêler que très peu de l'économie, des entreprises. Il dit aussi qu'il est "humain" : il est normal pour lui que la solidarité s'exerce pour ceux qui sont vraiment des "accidentés de la vie", mais il ne faut pas abuser. Il trouve que l' UMP correspond bien à ses attentes et admire Jacques CHIRAC ! Avec Nicolas Sarkozy, il apprécie la jeunesse, l'action, le volontarisme, même s'il regrette la "communication"  un peu trop voyante sur la vie personnelle, la fortune, etc.
Le "discours de Grenoble" a du mal à passer, chez lui...Il le trouve assez peu Humaniste !
Mais bon, cela ne l'empêchera pas de voter pour Nicolas aux présidentielles ! Il est, bien entendu, déçu du résultat et attend de son mouvement qu'il se mette en état de marche pour la reconquête du pouvoir !
Pour lui, les mieux placés sont Fillon et Juppé : un mélange de libéralisme et de "gaullisme", la ligne de démarcation avec le F.N. demeurera infranchissable...Avec Copé, c'est moins sûr !  Gilles garde le pain au chocolat en travers de la gorge !
Pour l'élection interne, il vote Fillon...et attend le résultat !
Ce matin, Gilles est désespéré ! Il n'aurait jamais cru à la "fracture politique et morale" jusqu'à ce point ! Bourrage d'urnes, PV suspects, auto-proclamation hâtive, mélodrame télévisé en direct !!!
Gilles est honnête, "propre", il ne comprend pas, il n'accepte pas !

Des femmes, des hommes, des citoyens, des Français...Ils ont choisi de s'engager !
Ils souhaitent tous que les dirigeants politiques soient dévoués au bien public et  militent comme eux, selon leur sensibilité propre, de manière claire, honnête et désintéressée !


5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Anne avec sa remarque "Quand le MEDEF applaudit Ayrault, cela la met en colère." me rappelle un ancien commentaire, oh combien juste, de Georges Séguy qui disait en gros à des militants syndicaux "quand le patron te félicite, pose toi la question de la faute que tu as commise."
    Nous avons là, la même situation.

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  2. l' UMP c'est trop lol...ils ont 2 papas alors qu'ils disent qu'un couple c 1papa + 1 maman. A quoi sert la Morano ?
    Un fauteuil pour 2, c le nouveau film à la mode.
    Et ils veulent gouverner la France ! Pauvre de nous !

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  3. En lisant ces trois "hommages à l'engagement", j'ai l'impression que nous en sommes tous au même point : nous faisons comme nous pouvons avec les politiques que nous avons, j'allais dire "les politiques que nous méritons". Les uns et les autres nous nous sommes enthousiasmés et nous voilà déçus avec nos folles espérances sur les bras. Les embrouillent à l'UMP comme au PS ne me réjouit pas, car la Marine doit se frotter les mains parce qu'elle c'est vraiment "tous pourris... sauf moi". Et comme Sarkozy puis Copé ont fait sauter la digue entre le FN et l'UMP, nous avons des craintes à avoir. Si son engagement est discutable, il est avant tout respectable, quand Gilles dit "je suis un libéral", je lui réponds "moi aussi, si être libéral c'est être pour la liberté". Mais, quelle liberté. Politique et juridiquement un chômeur est libre de ne pas signer le contrat de travail parce que les clauses ne lui conviennent pas mais s'il est en fin de droit avec une famille à faire vivre et qu'il es soumis à la concurrence de 3 millions autres chômeurs, sa liberté reste lettre morte. Sa liberté est purement formelle car elle est vide de tout contenu social et économique. Dernière réflexion,l'Etat ne doit pas ou peu s'occuper d'économie qui est un mantra libéral. Pourtant, l'Etat est l'expression de la souveraineté du peuple. Dès lors, le peuple devrait se taire sur l'économie. Pourtant,il me semble que nous avons des choses à dire sur ce terrain. Ce fut le cas, sous le général De Gaulle et ses plans quinquennaux et les entreprises nationalisées. Ce secteur public était le bras armé de l'Etat et donc du peuple pour impulser, dynamiser les secteurs clefs de notre économie qui garantissent notre indépendance notamment en matière de transport, d'énergie, de sidérurgie et de finance. Il permettait également la régulation du marché. Rappelons que pour le Général le destin de la France ne se décidait pas à la Corbeille.

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  4. Je suis très proche de Anne, je me suis senti longtemps en accord avec le PS, j'ai adhéré au ... Parti de Gauche il y a quelques semaines ...

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  5. Julie, René, Maurice, Philippe, nous sommes tous, ou presque, des Anne, des Jean-Michel ou des Gilles ! Lorsque nous ferons entendre notre voix, quand les citoyens se mêleront réellement de leurs affaires, il n'y aura plus d' "affaires" ! La VIème République, la démocratie, l'intervention citoyenne, le contrôle de nos élus et de leurs mandats, seront des premiers pas sur la voie d'une République "exemplaire" ! Chapeau à tous les militants mais n'oublions pas que de très nombreux élus sont d' abord des militants ! Ne cachons pas nos désaccords avec certains afin de ne pas donner le sentiment que nous les condamnons tous ! Rendons-leur service en disant haut et fort que la politique n'est pas une carrière ! Refusons la "professionnalisation" de la politique qui implique que les simples citoyens délèguent tous leurs pouvoirs ! Dénonçons le "tous pourris" en mettant en exergue les actions de ceux qui ne le sont pas !

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