lundi 20 août 2012

LE PEUPLE EST DE RETOUR !

L' histoire de mon engagement politique, au fil du temps, n' a aucune importance de portée collective...Elle a de l'importance pour moi, car cet engagement jalonne ma vie citoyenne depuis 40 ans, a été déterminante de l'orientation de ma "vie professionnelle" pendant une dizaine d'années, puisque, à l'époque, j'étais un militant à temps complet, rétribué à ce titre...
Par contre, l'évolution de cet engagement pourrait être évocatrice de ce qu'ont vécu de nombreuses personnes :
un investissement très intense pendant des années, puis un désaccord ou une espèce de découragement  trop long, puis un retour à la volonté de "se bouger" pour faire bouger la vie ! Membre du MJCF à l'âge de 15 ans, secrétaire d'un "gros cercle" au lycée Saint-Charles à Marseille, puis membre de l' UEC et délégué UNEF dans une fac d'extrême-droite (Droit U3), en même temps secrétaire académique de catégorie (pions) et élu commissaire paritaire au SNES, militant FSGT et AIL, membre du PCF de 1974 à 1985...Ouf, que de sigles ! Mais quelle richesse ! Mes plus belles rencontres avec la générosité, la fraternité, l'altruisme, l'humanisme...D'autres ont poursuivi cet engagement durant toute leur vie, ont gardé une fidélité (et souvent des certitudes) inébranlable en leur adhésion, ont passé leur vie à servir leur idéal progressiste ! Je les envie, je n'ai pas pu, ou pas su, quelquefois aussi pas voulu !
De 1979 à 1985, j'étais "permanent" : élu secrétaire général de l'Association Locale de TOURISME ET TRAVAIL à Marseille, responsable au niveau national de la commission "Formation des cadres", membre du Conseil Fédéral...Mon premier "métier" !
La fin définitive de Tourisme et Travail a été pour moi un traumatisme fondateur...de mon retrait pour une longue période de réflexion, d'engagements "en pointillés", d'incertitudes profondes : j'avais vu de près comment des communistes, des syndicalistes avaient traité des individus, avaient résolu des problèmes économiques, avaient bafoué la démocratie, avaient brisé des rêves, tout cela au nom de " l'intérêt supérieur de la classe ouvrière" !!! Je précise ici que pour ma part, je n'ai pas été "maltraité" puisque le PC me considérait comme un "cadre à reclasser" et que différentes propositions m'avaient été faites. Il n'y a donc pas de lien entre mon "retrait" et une "carrière" personnelle !
Mais ayant goûté à la richesse du mouvement associatif, à son pluralisme, à son ouverture, je m'indignais contre le gaspillage que représentait la fin d'une grande organisation du monde du Travail, qui avait participé d'une forme de "contre-société" où nous expérimentions en grandeur réelle les valeurs que nous défendions ! Mais la CGT, outrepassant le fait que Tourisme et Travail était une organisation indépendante, avait décidé de saborder l'Organisation pour créer sa propre structure, l'Association Nationale de Coordination des Activités de Vacances (ANCAV). Le PCF a laissé faire, plus victime consentante que coupable actif !
Inspirée sans doute de quelques restes de stalinisme, une campagne de dénigrement  fut orchestrée à l'encontre des dirigeants de Tourisme et Travail, afin d'accréditer la thèse selon laquelle la fin de Tourisme et Travail eût été due à une gestion calamiteuse!!!
C'est à cette époque que me sentant "à l'étroit", en désaccord davantage avec des pratiques qu'avec des fondamentaux, je quittai le PC !
JE N'AI JAMAIS ADHÉRÉ DEPUIS A AUCUNE ORGANISATION POLITIQUE !
Je suis resté, comme tant d'autres, un éternel orphelin de ce grand parti...Comme tant d'autres, je me suis contenté d'être "un compagnon de route", quelquefois un peu volage en succombant au charme du NPA des débuts à l'occasion d'une ou deux élections !
Mon "utilité sociale", je la trouvais auprès de mes partenaires des Comités d' Entreprise, des Mairies, des Associations, dans le cadre de mon activité professionnelle...
Et puis, il y eut LA CAMPAGNE DES PRÉSIDENTIELLES DE 2012 ! La Bastille, la Place du Capitole, les Plages du Prado...Les qualités de tribun de Jean-Luc MELENCHON, sa culture, sa pugnacité, ses capacités d'analyse et d'expression....Je crois qu'en quelques semaines, je lui ai pardonné en vrac l' OCI, le PS, son admiration pour Mitterrand, le secrétariat d' État et les privatisations sous Jospin, Maastricht et que sais-je encore !
Mais ce n'est pas, nonobstant la qualité de la campagne, ce qui m'a le plus frappé ! Comme pour tant d'autres, les rassemblements populaires, l'engouement revenu, le succès des thèmes abordés auprès des travailleurs ont été autant de coups de fouets salvateurs qui ont eu raison de mes préventions, de mes timidités, de ma lassitude : LE PEUPLE EST DE RETOUR !
REGARDE, PLUS HAUT, PLUS LOIN, PLUS FORT, ENSEMBLE, DANS L'UNION !
Dès mon prochain article, je donnerai une suite à celui-ci : allons-nous à nouveau gaspiller tout cela ???

13 commentaires:

  1. Bonjour Bernard, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt cet éditorial comme je le fait souvent même si je ne participe pas souvent, cependant je reste sur mes idées premières en ce qui concerne Jean luc Mélenchon, je n'arrive pas à le voir autrement que le meneur qu'il était en Mai 68 d'une toute petite ville de mon jura ( moi c'est Dole) qui est Lons le saunier il avait 17 ans, j'ai suivi ces meetings, je l'ai écouté mais je ne pourrais donner ma voix à ce Monsieur ou alors il faudrait un grand changement de sa part, moins grande gueule, moins de moi je comme beaucoup hélas je te l'accorde et pour ce que j'en ai vu et conclu pas demain la veille.
    Bonne fête Bernard et bonne journée. Bises.
    Nicole.G

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  2. bonjour,
    En 68 il y avait de grandes gueules comme vous dites. C'est vrai! Je me souviens d'un Dany le Rouge qui a viré de cuti politique depuis cette époque puisque de rouge il serait passé au vert et libéral ayant appelé à voter "oui" au référendum sur la constitution européenne ultra-libérale.

    JLM n'est certainement pas parfait, "nobody is perfect" dit une expression anglo-saxone, mais il me semble que lui, est resté fidèle à un mode de pensée anti-libéral ce qui l'a amené a quitté le PS pour créer le PG.

    Beaucoup comme une girouette ont suivi le sens du vent pour être au PS alors que l'on est de droite (DSK, Valls ...)C'est le carriérisme qui les conduit, pas les idées.

    Voter pour une personne en tant que telle, c'est accepter l'idée du "sauveur" (idée vieille de plus de 2000 ans) du culte de la personnalité (bien connu dans les régimes totalitaires dits de gauche comme de droite) alors que pour moi, on doit voter pour des idées, une politique .. et pas pour une idole.

    Voter FdG ce n'était pas voter pour JLM mais pour une autre politique qu'il aurait mis en œuvre. D'ailleurs il s'était engagé de ne plus se représenter s'il avait été élu. Donc pas de recherche de carrière.

    Vous dites que pour avoir votre voix il faudrait un "grand changement de sa part". De ce fait c'est admettre voter pour une idole et pas une politique.
    Ceci étant, quel changement? ... Sur la politique définie dans "qu'il s'en aille tous" et/ou le "programme du Fdg" ou sur sa personnalité?

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  3. Bonjour,
    Cela fait maintenant plusieurs élections qu'il y'a une partie de l'électorat (de 10 à 12%) se prononce pour etre à la gauche du PS.
    Que l'on totalise les voix PCF NPA LO des élections précedentes ou cette fois ci avec le FDG les chiffres sont trés stables.
    Je ne vois pas bien ou est la vague rouge? Mélenchon a été le meilleur rassembleur cette fois ci...mais je crains fort que cela soit uniquement une alliance et une situation de circonstance qui permet surtout au PCF de continuer sa survie (encore faut il bien admettre que certains siéges de députés PC ne sont obtenus que par le désistement des candidats PS).
    Je suis assez d'accord avec Mr Marion sur le besoin de savoir de quelle politique il doit etre question.
    JLM a tapé fort hier dans la presse écrite mais déjà ce matin sur France Inter il arrondissait les angles. Etre sur le terrain de dénoncer uniquement le PS ce n'est pas un discours tenable à long terme...parce que sur ce terrain là la concurence va etre rude!!!

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  4. René Marion, excusez moi j'ai du mal m'exprimer, je ne vote pas pour l'homme ni pour une idole mais bien pour un parti mais il faut aussi que celui ou celle que l'on met en place pour nous représenter nous convienne il me semble non ??.. je ne vote pas PS non plus d'abords pour leurs politique et encore moins pour ceux qui les représentent.......C'est mon choix et mes idées qui sont il me semble largement défendables.Nicole.G.

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  5. Je crois qu'en quelques semaines, je lui ai pardonné en vrac l'OCI, le PS, son admiration pour Mitterrand, le secrétariat d' État et les privatisations sous Jospin, Maastricht et que sais-je encore !
    Mais ce n'est pas, nonobstant la qualité de la campagne, ce qui m'a le plus frappé ! Comme pour tant d'autres, les rassemblements populaires, l'engouement revenu, le succès des thèmes abordés auprès des travailleurs ont été autant de coups de fouets salvateurs qui ont eu raison de mes préventions, de mes timidités, de ma lassitude : LE PEUPLE EST DE RETOUR !
    J'ai exactement le même sentiment même si personnellement je n' ai jamais pris de carte (par lâcheté ou voulant préserver ma famille ?)
    Le commentaire de René Marion est également juste pour moi et le problème du non vote aux législatives vient pour moi du fait que l'on a trop fait de l'antiFhaine plutot que débattre sur l'humain d'abord et d'autre part les élus PCF ont trop laissé entendre et voir sinon leur volonté du moins leurs doutes d' une politique commune avec le Parti Sournois de Hollndréou (les gens n'ont pas pris l' ersatz )qui nous entraine vers le libéralisme certes moins violent qu'avant mais encore plus présent maintenant car le changement ne peut plus avoir lieu

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  6. Bonjour Jemamo,
    Pour ma part, je n'ai jamais parlé de vague rouge...Même pas de résultats électoraux ! Mais seulement, si je puis dire, du mouvement de fond, de l'éveil des consciences, du bonheur de se retrouver sur des valeurs communes, en quelque sorte....de l' HUMAIN D' ABORD ! Cela, j'ai la faiblesse de croire que, quelque soit le résultat dans les urnes, parasité par le "vote utile" ou le "front à front pas vraiment utile" à Henin Beaumont, ou l'insuffisance de notre investissement auprès des gens, c'est une lame de fond qui ne doit pas s'échouer sur les écueils des rivalités idiotes, des susceptibilités ou des calculs politicards !

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  7. Micmousse, j'ai exposé ce point de vue car je pense effectivement que nous sommes nombreux à avoir ressenti la même chose au même moment...Ce blog ne serait jamais né s'il n'y avait pas eu ce mouvement fondateur ! A nous d'en préserver, chacun avec ses moyens, l'unité et le contenu !

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  8. Toutes les idées, Nicole, sont défendables, pour peu qu'elles ne portent pas atteinte à la dignité humaine...René, d'ailleurs, ne le remet pas en cause : il dit simplement que Mélenchon avait dénoncé dans la campagne l'organisation des institutions et que s'il avait été élu, il ne serait pas resté Président, car il aurait demandé à une Constituante de supprimer cet emploi inutile lol. Je suis d'accord avec René, c'est le programme, les idées, les intérêts défendus qui comptent et non la bobine du bonhomme. En tout cas, merci, Nicole pour tes souhaits ! Bises à toi.

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  9. Je n'irai pas aussi loin dans la suppression du président; revoir les institutions globalement, surtout coté sénat, oui mais je n'ai pas d'idée précise sur la chose. je voulais seulement rappeler que JLM ne cherchait pas à faire carrière de président. Il disait à quelque chose près, "lorsque j'aurai mis en place cette 6eme république avec sa nouvelle organisation, j'aurai fait mon travail et je me retirerai". Qui d'autre a pris de telle position? personne.

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  10. Je pense, René, que dans la Vème République, le Président a des pouvoirs exorbitants, notamment à cause de son élection au suffrage universel direct !
    La VIème devra rendre le pouvoir aux citoyens en privilégiant le pouvoir des véritables représentants du Peuple, les députés !

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  11. Oui pour le mode d'élection, mais pour des raisons terre-à terre.
    Je préférerai le mode ancien indirect. Je dois reconnaitre que lorsque j'avais 20 ans je trouvais normal le suffrage universel pour la présidence. Mais l'âge venant, et avec l'expérience c'était une erreur.
    Car la main mise sur les médias, le manque de formation (je fais du politiquement correct en disant cela) font que les votes ne sont pas le reflet réel des souhaits mais de manipulations des esprits ainsi que des arrangements qui échappent même aux élus locaux. Par contre ces derniers, plus près et connus des citoyens devront rendre des comptes en tête à tête, pas à travers les médias. Leur réélection locale dépendra aussi de leur choix du président.
    Quant à l'article 16 il est d'une autre âge. Mais il ne faut pas aussi retomber dans les mouvances de la 4eme république.
    Le Sénat montre bien qu'en absence de tous pouvoirs réels il est surtout une pompe à fric des finances publiques.

    Tout cela, facile à dire mais certainement difficile à mettre en place, tellement il y a des intérêts plus personnels que pour le pays.

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  12. Christiane Bouty21 août 2012 à 08:09

    Contente d'avoir lu ton histoire. Je pense que nous avons eu le même parcours politique, sauf que je suis allée faire un tour au PS pendant 1 an, mais je n'ai pas vraiment aimé les petites magouilles et je suis donc partie et j'ai milité au gré des différents problèmes, de manifs en manifs. C'est comme ça qu'avec mon mari, nous avons visité Brest en manifestant contre le CPE toutes les semaines, puis, contre Sarkozy. Nous avons été très heureux lorsque Mélenchon s'est dévoué et nous a fait rêver. Bref, nous sommes retournés vers la vraie gauche et au moins, on s'y sent bien. Amitiés

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  13. Bonjour à tous ! Merci, Christiane, pour ce commentaire sympathique...

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