Ce n'est pas le climat qui est responsable de la mort des gens dans les rues...Quand j'étais petit, on disait les "clochards". Aujourd'hui, avec beaucoup de pudeur, on les appelle sans-abris ou SDF...
Le changement de termes n'atténue pas la souffrance, n'atténue pas l'injustice ! En 2012, dans la France moderne, on ne meurt pas de froid, de faim, de vivre dans la rue, on meurt de MISÈRE ! On meurt du profit, on meurt de la Finance, on meurt du capitalisme !!!
Charles...48 ans.
Il a été heureux, avec une épouse, un enfant, un travail, un logement HLM, et même de temps en temps un week-end à la campagne chez une vieille tante !
Il y a trois ans, tout a basculé : un licenciement brutal, une dépression, des petits boulots, la tension dans le foyer, une épouse qui se lasse de le voir "traîner" dans le petit appartement, les disputes, le divorce, l'enfant honteux de la situation de son père, le sentiment de rejet, la dépression plus profonde...Trop vieux pour trouver du boulot, trop jeune pour ne pas travailler...L'épouse a gardé l'appartement, lui a sa vieille voiture. Il y vit, il y mange un peu, il y dort beaucoup ! Pneumonie, hôpital, il faut vendre la voiture, 600 €, il y a de quoi manger durant au moins deux mois !
La rue...

Marie, 58 ans...
Elle en paraît 20 de plus ! La fin d'une vie...Comment en est-elle arrivée là ? Elle ne le sait plus très bien elle-même ! De malheur en malheur, de perte en perte, de mal en mal...
De douleur en douleur...Les articulations rouillées, emplies d'arthrose qui fait souffrir...Le diabète qui ronge son corps...Le découragement, le manque de moyens, la dureté de l'existence, le froid, l'humidité, le chagrin de se sentir exclue et oubliée, l' alimentation chaotique, l'alcool...Vraiment, elle ne sait plus dans quel ordre classer tout ce qui fait sa survie !
Une équipe de "maraudeurs" lui a remis un duvet, une dame du quartier lui a donné une paire de chaussures, un petit blond qui passe chaque mercredi avec sa maman lui apporte un paquet de biscuits...
Elle a tenté de rejoindre un centre d'hébergement d'urgence, elle n'a pas supporté : la promiscuité, les vols, les cris, la saleté, les odeurs, les "coups de folie" de certaines personnes qui lui ont fait peur.
La rue...
Cristian, Maria et leurs cinq enfants...
Ils vivent là , sur un terrain vague à deux pas d' un centre-ville . Au milieu des détritus se dresse un abri de fortune, rafistolé avec du drap, du scotch et aussi du carton. Frêle abri secoué par le vent et la pluie. Comme dans un camp de réfugiés, sans eau, sans électricité, sans argent, sans travail....Un nouveau-né dort dans une poussette. Crasseux et souriants, des gamins courent . Venus de l'Est, en voiture ou en bus, ces Roms ont cru que leur vie serait plus belle à l'Ouest.
Il n'y a pas de place pour eux dans les centres d'hébergement...Ils n'ont pas le droit de travailler, comme en Roumanie ! Ils ne demandent qu'à s'intégrer, à gagner leur vie honnêtement...On les pourchasse, on les expulse, on rase leurs "tentes" faites de bric et de broc !
La rue...
« Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » C'est à partir de cette phrase, de cette idée que toute la République Française a été créée. Elle pose les principes d'une société plus juste, où tout le monde se vaut, quelle que soit sa naissance, son origine ou sa richesse.
Belle France, pays des droits de l' Homme, où la misère est omniprésente !
Face à ces situations, on peut saluer les initiatives individuelles, les gens qui "aident", qui "donnent"...C'est toujours mieux que l'indifférence !
Mais à côté de ces actions méritantes, ne doit-on pas constater que c'est le rôle de la Société qui n'est plus rempli ?
Les notions classiques d'universalité des droits, de prévention, de redistribution institutionnalisée sont peu à peu remplacées par des notions de responsabilité individuelle, de ciblage de la protection sociale, de prise en compte individuelle des besoins. On peut donc se demander si la solidarité, organisée sous la forme d'un contrat social, n'a pas déjà plus ou moins perdu la partie. Ne risque-t-on pas aujourd'hui, en opposant ainsi de façon radicale la responsabilité individuelle et la responsabilité sociale, de perdre de vue ce qui constitue le fondement de toute société humaine?
IL FAUT VRAIMENT CONSTRUIRE ENSEMBLE LA SOCIÉTÉ DE LA SOLIDARITÉ, DE LA JUSTICE, DE L' ÉGALITÉ, DE LA FRATERNITÉ...
LA SOCIETE DE L' HUMAIN D' ABORD !
www.secourspopulaire.fr
www.atd-quartmonde.org
www.secours-catholique.org
www.croix-rouge.fr
www.restosducoeur.org
Merci pour cet article Bernard !
RépondreSupprimerAs-tu remarqué comme les politiques sont en retrait sur ce sujet ? Lors de manif on "bourre" le défilé de militants beuglant des slogans creux et brandissant de jolis drapeaux à la gloire d'une théorie inappliquée puis le soir venu, lorsque caméras, journalistes et médias rejoignent leurs pénates, nos "honorables" gavés d'un sentiment contestable de devoir accompli passent à autre chose laissant les militants de terrain à leur noble mais bien triste mission !
On a parfois l'impression que le terme SOLIDARITÉ est un gros mot, à chaque action concrète d'aide ou de secours envers les cabossés de la vie, une armée de salauds, vomissant leur haine en meute et ne faisant jamais RIEN critiquent ceux qui bougent et s'investissent, nous en avons été tout deux les témoins.
Notre société a de gros efforts à fournir avant de pouvoir clamer que "L'humain d'abord" est sa priorité !
Triste réalité d un systeme en peine , bravo pour le billet , humble et solidaire
RépondreSupprimerFraternel Salutation ...
LA FRATERNITÉ ET LA SOLIDARITÉ
RépondreSupprimerIl n'y a aucune diminution à être solidaire d'autrui et à en dépendre, à ne pas s'appartenir tout entier à soi-même ..Tous les individus , si humbles soient-ils , ont le droit d'aspirer à une vie supérieure , un mieux vivre . Nous devons donner la consigne de ne jamais s'abaisser devant ceux qu'on nomme "puissants" . Nous devons avoir un sentiment très vif de la dignité parce que si "haut placé" que soit un homme , nous avons pour devoir de ne jamais abdiquer entre ses mains et ainsi perdre d'une manière irrémédiable notre liberté d'être solidaire et fraternel . La solidarité sociale peut parfois apparaître en deçà de l'idéal fraternel , la solidarité sociale se prolonge en fraternité humaine . En fait la fraternité de la société ouverte repose sur l'imitation qui peut s'accomplir entre individus que n'unit aucun lien social , mais aujourd'hui plus qu'hier , les iniquités flagrantes et invalidantes pour certains , handicapantes,( Le mot n'est pas trop fort ! ) doivent amener l'individu à réagir , à ne plus se comporter comme si il était seul , à se replier sur lui même , mais au contraire conjuguer sa force à celles des autres pour que par l'unité naisse la fraternité et ainsi la possibilité d'un avenir moins morose , plus uniforme, PLUS JUSTE !
L'avancement moral que constituerait une solidarité entre les individus serait la concrétisation de l'autonomie collective et conquérante… Quelle victoire !
Oui Le lien social est créateur de solidarité ,oser regarder les autres,tendre au partage,au rejet de l'individualisme en ces temps où les politiques prennent tous les pouvoirs !...Alors posons d’abord le besoin où le lien fondamental est l’entraide et nous déboucherons fatalement sur une société juste où fraternité et amitiés se mêleront à coups sur et ainsi nous verrons enfin se CONSTRUIRE à l'unisson une SOCIÉTÉ DE LA JUSTICE ,DE L’ÉGALITÉ , DE LA SOLIDARITÉ, DE LA FRATERNITÉ.... ..
LA SOCIÉTÉ DE L'HUMAIN D'ABORD .
Bel article monsieur Bourrely.
RépondreSupprimerLa solidarité est une affaire de cœur et avant d’être une action elle ne peut être qu’un don de soi amené par la compassion et l’amour. La traversée de la vie peut parfois nous emmener sur des chemins tortueux, douloureux et c’est à ce moment là que l’on ressent, ou pas, la « solidarité » des autres envers vous : moi je préfère appeler cela de la compassion ou de l’amour et il n’est donc pas surprenant de constater que ceux qui offrent le plus d’eux-mêmes sont souvent ceux qui à un moment donné ont souffert, ou être touché par la grâce et l’amour divin comme le fut l’Abbé Pierre.
Quoiqu’il en soit la solidarité est très souvent effacée, silencieuse, et c’est beaucoup mieux ainsi car elle pourrait à terme engendrer de l’orgueil, ce qui serait un comble ne croyez-vous pas ?
C’est pour cela que je ne suis pas d’accord avec le commentaire de monsieur Queytan. Parler de la solidarité est une bonne chose, mais stigmatiser telle ou telle personne ne l’est pas car à mon avis contraire au but atteint : peu importe qui s’engage ou pas : peu importe qu’on le sache ou pas : peu importe que telle ou telle corporation participe ou pas. L’amour de notre prochain ne s’inscrit pas dans du marbre, il n’est pas « obligatoire », il doit s’imprimer dans le cœur de chacun d’entre nous.
L’appel à la solidarité, aujourd’hui comme les 364 autres jours de l’année ne doit jamais cesser car c’est en martelant de tels appels que l’on pourra réveiller les consciences. A l’heure ou notre monde devient de plus en plus individualiste, il est important de rappeler les bases du fondement de notre république, et notamment la déclaration universelle des droits de l’homme en son article premier comme vous l’avez fait.
Martelons donc que le profit, la finance, la richesse ne pourront jamais égaler la beauté d’une âme généreuse qui elle saura se satisfaire d’un sourire, d’un regard de reconnaissance, d’une larme ou d’un merci.
La misère financière peut se surmonter avec l’aide de tout un chacun, mais seul l’amour envers son prochain arrivera à vaincre la misère psychologique.
Alors oui, sachons replacer l’humain au centre de tous les débats.
Bonjour,
RépondreSupprimerLa solidarité, la caritatif sont des actions médicamenteuses pour aider les démunis à l'instant t. Mais ces actions sont en aval, c'est à dire des conséquences de situations. Si le nombre de pauvres augmente fortement c'est qu'il y a des raisons. Cela n'est pas arrivé "comme ça, par hasard".
Tant que l'on n'agit pas sur les causes la machine à créer des pauvres va continuer de fonctionner. Ce que je regrette est que les organismes, dont le fond de leurs actions est le caritatif, ne fassent rien pour que les choses changent.
Autre exemple, on a pas encore vu les chefs religieux, hormis quelques très rares exceptions, venir manifester ou s'opposer aux politiques qui créent la misère.
L'abbé Pierre en est un exemple. Il a été formidable dans son action d'aide aux démunis mais parallèlement il soutenait les politiques libérales; Cela avait été très clair lors d'une interview à l'époque du référendum sur l'UE.
Ne pas s'opposer aux causes c'est maintenir l'alimentation de la précarité... dont une grande partie provient d'un chômage insoutenable.
Je compare souvent cette situation au mythe du rocher de Sisyphe.
Un complément d'information qui concerne les Roms à Marseille, l'état laïque étant absent, défaillant, parfois méprisant face à cette misère, c'est l' Église catholique qui a pris le relais et se substitue à la "transparence" des autorités théoriquement en charge.
RépondreSupprimerAinsi, l' évêché a mis à disposition une école inoccupée où des familles avec enfants sont accueillies et à la Belle de Mai, le Père Paul leur a ouvert son Église.
Cherchez l'erreur. J'espère que je ne vais pas me faire "enguirlander" au motif qu'il ne faut pas parler publiquement de ces situations ignobles mais les garder bien au chaud sous le mouchoir de l'indifférence ?
Bonne journée à vous tous
Dans l'absolu, les associations caritatives ne devraient pas exister. Le Téléthon et les Resto du Coeur sont une honte pour la France. Comment l'Etat peut encore laisser les citoyens donner de l'argent pour ces causes là qui devraient être Nationales et donc lui incomber? Avez vous déjà vu un militaire avec un képi à la main demander de l'argent pour le bon fonctionnement de l'Armée?
RépondreSupprimerPour ce qui est des Roms, étant habitant de la Belle de Mai, je connais particulièrement le sujet. On ajoute de la misière à la misère. Ce n'est pas un hasard si la communauté se trouve quasi exclusivement dans les quartiers Nord, les quartiers oubliés de Marseille par la seule volonté de la municipalité. Mais heureusement, dans ces endroits la solidarité et l'amour de l'autre existent. C'est notre véritable richesse. Je plains ceux qui en manque.