" Tout travail mérite salaire"
"Gagner son pain à la sueur de son front"
Deux citations, parmi bien d'autres, qui sont le reflet de la pensée profonde de la majorité d'entre-nous !Il est difficile de concevoir que l'on puisse obtenir un revenu, et encore davantage un salaire, sans donner en échange un travail ! Cela choque ce qu'on nomme "les mentalités" et pour le commun des mortels, attribuer aux gens un revenu qui ne soit pas lié à un travail est le meilleur moyen de favoriser la paresse et de déresponsabiliser les gens au regard des devoirs qui sont liés aux droits...
C'est ainsi qu'ont fleuri dans une période somme toute récente les campagnes contre l' "assistanat" !
ET POURTANT, le monde change, et notre façon d'envisager les problèmes pourrait être amenée à changer aussi !!!
Réfléchissons :
- Ceux qui ont un salaire en échange d'un travail sont de moins en moins nombreux ! 25 millions d'actifs sur 60 millions d' habitants en France.
- Le travail devient de plus en plus précaire et intermittent (intérim, temps partiel non désiré et choisi, CDD, périodes de chômage entre deux emplois...)
- Il ne suffit plus d'avoir un travail pour pouvoir vivre dignement...
- Les revenus du travail n'assurent plus le financement de la protection sociale.
FACE A CETTE NOUVELLE SITUATION, COMMENT RÉAGIR ?
DEUX ATTITUDES SONT POSSIBLES :
- on laisse le "marché" réguler :
la demande de travail est supérieure à l'offre, donc on peut baisser le niveau des salaires, des garanties sociales, des conditions de travail.
l'offre étant limitée et la demande énorme, on crée une concurrence effrénée entre ceux qui veulent travailler : cela conduit à ce que les plus qualifiés acceptent des salaires bien en-dessous de ce que permettraient leurs diplômes ou leurs compétences, cela crée la compétition entre ceux "qui ont la garantie de l'emploi" et les autres (ah, ces fonctionnaires que l'on assimile à des nantis!) , on entretient la concurrence entre "français" et "immigrés", etc.
- on privilégie une vision "humaniste" :
On considère que les progrès sociaux réalisés doivent être mis au service de l' Homme en tant que personne humaine devant vivre de manière digne.
On pense que tout individu appartenant à la communauté nationale doit disposer, en TOUTES CIRCONSTANCES, d'un REVENU SUFFISANT pour se LOGER, se VÊTIR et se NOURRIR.
Il n'y a plus d' aides, d'assistance, à l'occasion d'une difficulté rencontrée, mais on part du principe que puisque le citoyen existe, il a droit à UN REVENU ÉLÉMENTAIRE QUI VIENT COMME UNE PROTECTION FACE A TOUS LES PROBLÈMES QU' IL PEUT RENCONTRER.
Voilà une explication sommaire de ce que peut être un REVENU MINIMUM D' EXISTENCE.
Je reviendrai prochainement sur les MODALITÉS, LES JUSTIFICATIONS ÉCONOMIQUES, LES OBJECTIONS !
MAIS AVANT CELA, SI NOUS ENGAGIONS LE DÉBAT ?
Bonjour à tous
RépondreSupprimerVoici une piste concernant le revenu minimum d'existence. Bresson était venu faire une conférence sur le sujet en 2008, j'y avais assisté le sujet ne manque pas d'intérêt...
http://www.dailymotion.com/video/xhqrwi_1-2-revenu-d-existence-de-yoland-bresson-pour-une-nouvelle-distribution-des-richesses_news
Merci, Guy, pour ce lien ! Il faut écouter cela, c'est une contribution au débat, certes un peu longue, quelquefois à mon sens manquant d'une certaine audace, mais en tout cas présentée de manière simple, claire, et didactique !
RépondreSupprimerIl faut une grande élévation d'esprit pour proposer de telles choses, car de tout temps le salaire a été donné en échange du travail. Je trouve ça très chrétien.
RépondreSupprimerMonsieur Caradec, je n'ai pas eu le temps de vous répondre plus tôt!
RépondreSupprimerJe vais vous surprendre en vous répondant : pourquoi pas ? S'il est chrétien, selon vous, de considérer que tout être Humain a droit à un minimum de ressources pour ne pas mourir de faim ou de froid dans la rue, alors oui, c'est très chrétien ! Il s'agit justement, mais nous y reviendrons, de déconnecter le droit de vivre dignement du travail...Le travail est un "plus" pour vivre mieux, mais ce n'est pas parce quelqu'un ne travaille pas qu'il doit manquer du strict minimum ! Bonne soirée...
Je ne crois pas qu'il y est un seul type de société qui ne soit basé sur la rénumération du travail. En France ceux qui travaillent,travaillent beaucoup et à coté de nombreux demandeurs d'emploi existent.Dés que l'on voyage un peu on s'apperçoit que dans de nombreux pays il y'a beaucoup d'emplois notamment dans les services qui ont disparut chez nous. Le travail n'est pas seulement à considérer pour le revenu qu'il procure mais c'est aussi un facteur d'intégration, de reconnaissance, de formation , d'épanouissement etc... Mais je suis plutot pour une réflexion sur le travailler moins pour travailler tous.
RépondreSupprimerBonjour Jemamo ! Il y a diverses expériences, au Canada, au Brésil, en Inde, en Namibie, etc.
RépondreSupprimerTravailler moins pour travailler tous, c'est le partage du travail un temps suggéré par la CFDT ? Il y a de grands risques à ce que cela soit travailler tous pour une bouchée de pain !
Nous y reviendrons dans un tout prochain article !
Ma position n'est pas de partager la misére, mais bien de se baser sur la richesse produite pour apprécier la durée de travail néccéssaire pour l'emploi de tous. Payer des gens à ne rien faire n'est pas une bonne idée à mon avis.
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