Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Arthur Rimbaud
...de brutes "
RépondreSupprimer...de la poésie encore et toujours..Baudelaire , Rimbaud , le premier dont le travail fut de capter ce qu'il y a "de poétique dans l'historique" et " d'éternel dans le transitoire"; il est aussi celui qui sut extraire la beauté du mal c'est-à-dire , qu'après les Romantiques , il a ouvert une esthétique de la souffrance. Le poète a conté son expérience chaotique du monde dans des vers idéaux d'harmonie et des images où les sentiments les plus noirs deviennent des paysages désolés , certes , mais également magnifiques . Baudelaire est bien celui "qui a pétri de la boue et qui en a fait de l'or" .
Quant au second , Rimbaud , lui , c'est la fulgurance, le mouvement dans ce qu'il a de plus fascinant. Rimbaud ,"le poète aux semelles de vent " était encore un enfant et déjà , il rêvait de partir à l'aventure, d'investir de nouvelles contrées , toujours plus loin et c'est ce qu'il a fait , en voyageant vers les pays les plus étrangers qui soient.La force de sa poésie est dans le fait que les mots ne sont plus vraiment là pour exprimer avec la beauté , les sentiments de tout le monde , mais ils ont comme rôle , littéralement, de forcer le lecteur à s'inventer de nouvelles émotions .
.Ils sont , à mon sens, les poètes qui ont inventé la poésie moderne.
C'est de notre rencontre de samedi, des discussions avec Ange-Paul et toi, que m'est venu le désir (le besoin...) de mettre en ligne "quelques belles choses"...Ayant eu tant de plaisir à entendre de jolis mots bien agencés qui devenaient de belles phrases, je me suis dit que j'étais finalement bien "normal", comme notre Président, et que les lecteurs/acteurs de ce blog l'étant tout autant que moi, nous pourrions peut-être, au-delà de la politique, de l'actualité, du débat d'idées,nous offrir quelques fleurs !!!
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire...
Merci Bernard, un peu de poésie dans ce monde en folie, cela fait du bien, enfin des mots qui sonnent la tendresse, la douceur, un peu de bonheur.
RépondreSupprimerNicole.G.