jeudi 6 septembre 2012

1981 - 2012


 
2012 encore moins bien que 1981 !

10 mai 1981 : Mesdames, Messieurs, dans quelques secondes il sera 20 heures et vous verrez apparaître le visage du nouveau Président de la République !
Le visage qui apparaît est celui de François MITTERRAND, personnage ambigu, controversé, au passé politique pas vraiment clair…Mais ce soir là, c’est le PREMIER PRÉSIDENT DE GAUCHE DE LA CINQUIÈME RÉPUBLIQUE qui crève l’écran…
Tout de suite, les fenêtres s’ouvrent, les gens s’interpellent, les « on a gagné ! » résonnent dans les rues ! Aucune erreur possible, c’est bien le peuple des exclus qui fête sa victoire !
Je ne suis pas joyeux… « Mon » candidat du premier tour n’a pesé que 15% environ, marquant électoralement le début d’un déclin qui avait en fait commencé en 1972 à la signature du programme commun de la gauche !
Entre les deux tours, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai tiré la conclusion que confier le pouvoir à un parti réformiste, conduit par un homme qui n’a jamais prouvé son attachement viscéral aux valeurs de la gauche, c’est sans doute signer pour 20 ans de social-démocratie, pour des syndicats muselés, pour des forces révolutionnaires prises en otage par la participation à ce gouvernement « de gauche »…Je me décide tout de même à aller faire un tour vers la Canebière, envahie par la liesse populaire…Les gens simples sont là, exprimant leur joie, leur soulagement, leurs espoirs ! Rien ne semble organisé : la foule paraît grossir de minute en minute de manière spontanée, célébrant comme une libération ! La moitié de la France, jusque là exclue de tout, accède au cœur du pouvoir !
Et pourtant, cette « victoire » aura un goût amer !
De quoi était-elle le résultat, d’abord ? La crise, certainement, avec son lot de revendications insatisfaites…L’impopularité grandissante de VGE, le sortant, plombé par l’affaire des diamants de Bokassa…La division de la droite, au sein de laquelle Chirac avait intérêt à la victoire de Mitterrand et avait fait, en sous main, voter pour lui ! Mais aussi et surtout l’espoir, le rassemblement, la ferveur de ce Peuple à qui on promettait de « changer la vie » grâce à « la force tranquille » ! Il y a ce soir là des parfums de Front Populaire et de Libération !
L’illusion ne durera pas ! Après l’abolition de la peine de mort, les 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la hausse des salaires, arrive la rigueur…au bout de deux ans seulement ! La gauche devait rompre avec le capitalisme, le PS a préféré rompre définitivement avec le socialisme ! Le coup est rude, dans les entreprises les travailleurs reprochent aux syndicats de ne plus faire leur job, sous prétexte que « la gauche » est au pouvoir ! Ils reprochent aux communistes de les avoir trahis en participant au gouvernement, puis en soutenant le PS tout en le contestant ! L’austérité, les inégalités, les injustices,des affaires louches d’écoutes téléphoniques en vrais faux suicides, les guerres à la remorque des USA, les compromis avec toutes les vraies valeurs de « gauche » !
Le Parti socialiste a tué l’espoir populaire ! Le PC lui a couru après, pour conserver ses maires, ses conseillers généraux, ses députés ! Même les « gauchistes » ne s’en sont jamais remis !
Et pourtant, la crise financière actuelle montre l’impasse du capitalisme, rétablit la nécessité du rôle prépondérant de l’ État, celle de l’action des citoyens, restaure le besoin de faire de la politique !
La colère et l’espoir sont toujours là…
Mais la ferveur a disparu, et 2012 n’a aucune saveur de 1981 !!! Après la déception, renforcée par la politique néfaste du gouvernement Jospin des années plus tard, le rêve est passé…
Ce n’est pas le programme du PS pour 2012, ce ne sont pas les mesurettes depuis les législatives, ce ne sont pas les projets gouvernementaux qui pourront mobiliser les classes populaires pour les soutenir…
Pour les combattre, peut-être ?

10 commentaires:

  1. Bonjour, "ami" facebook ! Merci pour cette visite !

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  2. "Changer la vie" (F.Mitterand . 1981)
    "Le changement que je vous propose doit être à la hauteur de la France" ( F.Hollande . Tulle . 2012)
    Paroles , paroles , paroles...
    De nombreux électeurs ont voté F.Hollande pour en finir avec le sarkozisme , sans illusions sur la Social- démocratie "le parti de la petite bourgeoisie" ( K.Marx).La Social- démocratie ( qui n'est même plus réformiste ) est-elle encore une force de progrès ?...subira-t-elle les événements ou agira-t-elle sur l'histoire ?...elle qui a toujours été le larbin du capitalisme !!
    Pour être à la hauteur (!!) de ces temps troublés , il faudrait un peu plus d'imagination , de vision , d'action.
    Hollande et son gouvernement ne sont même pas la synthèse de mitterandisme tactique et du réformisme rocardien .
    Vide programmatique des social-démocraties européennes ( en Grèce , la très social-démocratie Pasok se porte mal ) et ces pays ne peuvent qu'envisager "une gauche de la gauche" appelée Syriza en Grèce , Front de Gauche , en France et partout ailleurs ..."les indignés". L'indignation citoyenne ...dont ce blog témoigne , qu'il ( Bernard) en soit remercié ici.

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  3. Bonjour Lucie ! Bienvenue pour ce retour après une longue période, corse je suppose !!! L'heure est grave et ne supporte plus l'indifférence...Personne ne pourra dire : "je ne savais pas !"
    Bonne journée à vous deux !

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  4. Bonjour Bernard,il se moque de nous depuis le début mais ça beaucoup le savait, d'autres y ont crus c'est pourquoi il est passé, je n'en dirai pas plus la dessus quoi dire de plus que tout ce que j'ai déjà dit ici et sur le forum d'où je suis partie en fermant mon compte, tu dit juste au dessus Bernard et à juste titre que tu ne supporte plus l'indifférence et je suis tout à fait d'accords avec toi, je ne supporte plus non plus l'hypocrisie, la (connerie), l'humanisme hypocrite, les vantards, les imbéciles et les (cons), excuse moi Bernard mais trop c'est trop, tout fou le camp et nous nous débattons comme de pauvres diables pour essayer de défendre ce en quoi nous croyons et puis un jour on se dit, pour qui et pourquoi, oui pour nos enfants, petits enfants, l'humanité entière mais en voyant ce que font, les élu(e)s en tout genre, président, ministres, maires etccccccc, pourquoi faire à 65 ans dans peu de temps se prendre la tête. Juste un ras le bol de la société actuelle Bernard. Bises.
    Nicole.G

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  5. bonsoir,

    Eh oui! la c.... comme dit Nicole G.
    Souvent dans le cadre des mes activités je dis à des naïfs qui se sont faits grugés, et le comble en général avec leur consentement, que "la bêtise se paie toujours, et d'autant plus cher qu'elle est grosse".
    Cela est vrai dans la vie courante dont la consommation, mais aussi dans les choix politiques. Malheureusement comme je le disais sur un post précédent, leur bêtise ont des répercussions non seulement sur eux même (ça c'est leur propre responsabilité et ils doivent assumer leur choix, tans pis pour eux) mais aussi sur les autres et là il y a comme un hiatus...
    A moins d'être venu d'une autre planète, qui ne savait pas le positionnement politique du PS surtout depuis quelques années?
    La preuve nous est donnée depuis 2 jours avec les reculades sur la taxation des revenus des plus nantis (il ne reste plus rien par rapport aux promesses) et idem avec la politique de la santé. On ne remet pas fondamentalement en question la politique de gestion de la santé publique, des ARS ... C'est de fait une continuité des politiques précédentes.
    On est loin des propositions du PG/FdG
    Nous avons raté avec les élections, une occasion de changer réellement la donne. Les mea culpa n'y changeront rien.
    Et comme le dit NG, vu mon âge je n'ai plus grand espoir de voir ce changement. Pour ce qui me reste, carpediem.

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  6. et il continue. Hollande envoie ses ministres fricoter avec le medef, on parle de recul sur la taxation des hauts revenus, il veut coloniser la provence et piller les villes pour leur faire payer les dépenses de marseille. avec son nouveau préfet en toc il va exporter les problemes de marseille dans les autres villes.
    c'est bien de voir que ceux qui applaudisse c'est la droite, la CCI et l'union patronale
    hollande c'est comme l'autre le président des riches
    les cocus comptez vous, vous avez voté, vous l'avez cherchez, vous vous l'appuyez maintenant

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  7. Nicole, René, tout cela n'est pas inéluctable même si on a souvent envie de baisser les bras ! Comme le dit "anonyme" avec des mots qui fleurent bon le ras-le-bol populaire même s'ils ne font pas dans la légère poésie, c'est la droite, c'est le patronat qui applaudissent à la politique de Hollandréou et c'est un signe fort !Mais même si nous ne devons pas connaître les lendemains qui chantent, faisons comme le paysan qui plante un arbre à 85 ans en sachant qu'il ne le connaîtra jamais à l'âge adulte..."C'est pour les autres" me disait mon père lorsque je m'en étonnais !

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  8. Tiens! à propos des applaudissements du patronat, cela me rappelle fin années 60, une boutade de Seguy qui disait en gros," quand un patron te félicite, demande toi quelle faute tu as commise"...
    C'est transposable avec la relation medef / gouvernement.

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  9. 1981-2012, comparaison n'est pas raison. En 1981, l'élection de Mitterand a été un vote d'adhésion sur la base du Programme commun de gouvernement. En 2012, au second tour, quand nous avons voté pour Hollande, ce n'était pas un vote d'adhésion mais un votre contre. L'objectif était de virer Nicolas Sarkozy. Cela fait depuis des années que cela dure. Au nom de la réalpolitik, le Front de Gauche aurait dû s'allier au PS avec un accord électoral. Sans doute n'aurait-il pas perdu de sièges voire même il en aurait gagnés. C'est avoir une vision comptable de la politique. Le Front de gauche a fait le choix de son autonomie et de son indépendance. L'histoire nous dira si c'était le bon. Mais une chose est claire, nous ne pouvons plus attendre les prochaines échéances électorales pour changer de politique. "Le changement c'est maintenant", clamait le slogan de campagne électorale de François Hollande. Aux actes camarade Président ! Et s'il ne le fait pas alors il faudra l'y contraindre, en descendant dans la rue pour se faire entendre et, s'il le faut, bloquer le pays. Rien n'a jamais été octroyé aux travailleurs, ils ont dû tout arracher aux capitalistes. Nous n'avons plus le temps d'attendre la prochaine élection présidentielle pour que la France change vraiment. C'est ici et maintenant !

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