PAS’SPORT POUR LE FRIC !
Le foot étant le sport le plus populaire en France, il
suffit d’une défaite de l’équipe nationale, des propos déplacés de quelques
joueurs de ladite équipe, pour entendre et lire quelques bons propos
franchouillards qui appellent à la démission d’untel, à la sanction contre tel
autre, à la dénonciation des « millions qu’ils gagnent » !
On aimerait quelquefois retrouver la même ferveur
revendicative chez certains à propos de l’emploi, du pouvoir d’achat ou des
retraites !!!
Cela dit, changer un entraîneur, un dirigeant de
fédération, ou même tous les joueurs de l’équipe ne suffirait pas à régler le
problème qui se pose également dans toutes les autres disciplines : la
marchandisation du sport !
Nombreux, parmi ceux qui sont prompts à dénoncer, sont
ceux qui restent muets dès lors qu’il s’agit de proposer une conception de la
pratique sportive de masse ou du sport de haut niveau hors marchandisation !
Le sport est un enjeu politique important ! Il
est émancipateur en ce qu’il permet l’appropriation de son corps, de son espace
et de son environnement, l’apprentissage de techniques et de stratégies, l’élaboration
de relations sociales.
L’ambition qu’il faudrait avoir pour le sport dans
notre pays, c’est « tous les sports pour tous » ! Cela demande,
si l’on veut « l’ Humain d’abord », de faire en sorte que le sport ne soit pas une
source de profits pour une minorité, mais que l’ État intervienne pour s’assurer
que l’argent investi dans le sport par la collectivité permette une pratique de
qualité pour le plus grand nombre ! Investir pour permettre la libre
association, le développement du bénévolat, la redistribution des richesses
produites, la mutualisation des moyens sur l’ensemble du territoire national,
tel est le rôle d’un grand Ministère des sports présent sur l’ensemble du
territoire !
Une véritable politique sportive demande :
-
de repenser la
place de l’éducation physique et sportive à l’école, au collège, au lycée et à
l’université, et influe donc sur les rythmes scolaires, les installations et le
nombre de postes de professeurs de sport !

-
de donner les
moyens aux collectivités locales pour favoriser la pratique sportive accessible
à tous !
L’ ACTIVITÉ SPORTIVE
DOIT ÊTRE AU SERVICE
DE L’ HUMAIN ET NON DU MARCHE !!!
Le sport
professionnel, ses manifestations et leur traitement médiatique (championnats,
spectacles, événements sportifs nationaux et internationaux), le recrutement
des jeunes et leur charge de travail, l’appel aux joueurs étrangers doivent
viser des objectifs humanistes de progrès pour toutes et tous.
L’ensemble des
richesses créées par la haute performance sportive, qu’elles soient
culturelles, économiques ou technologiques doit participer au développement du
sport pour l'ensemble de la population.
C’est ainsi que la pratique sportive sera
un passeport pour l’épanouissement et non un « pas’sport pour le fric » !
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerSavez vous pourquoi le football est le sport le plus populaire? Et bien car il est necéssaire que tout un chacun puisse s'identifier et plus ou moins consciemment rêver. C'est pourquoi le football, puis le vélo, l'athlé etc . . Tout le monde à déjà tapé dans un ballon ou pédalé. Plus difficile en revanche de s'identifier à un triathlète ou autre centbornard, ce qui nous donne la hiérarchie de popularité des sports.
En ce sens, et par son pouvoir fédérateur mondial, le foot est un sport extraordinaire.
Côté fric, je trouve normal que l'argent généré par le sport (droits télés, billetteries, sponsors etc . . . ) revienne plutôt dans les poches des sportifs que dans celles des businessmans. C'est assurément ce point à légiférer. Une bonne partie des recettes générées devraient être obligatoirement consacrées à la jeunesse (équipements, éducation, subventions etc. . . Le soucis est que ce formidable pouvoir du sport, véhicule de valeurs telles que l'esprit d'équipe, le respect, le collectif laisse la place ches les jeunes à des rêves d'argent ou de pouvoir. Mais l'exemple vient toujours d'en haut et les responsables de fédérations sont bels et bien les responsables Pensez bien que des équipes telles que l'allemagne ou l'italie n'ont pas de primes de résultats à l'Euro. La motivation me parait plus saine ainsi que 100 000 euros pour arriver en quart!! Et c'est cet arrivisme financier qui rejaillit de l'équipe de france depuis quelques années. Ce n'est pas le meilleur moteur d'éducation pour les jeunes me semble t'il. Le problème est comme partout en france : LES RESPONSABLES S'EN METTENT PLEIN LES POCHES car plus les sportifs sont payés et plus il passe inappercu ce que se prennent aussi les instances du sport.
Bon dimanche
stéphane pontacq
Que voilà un bel éditorial et de quoi faire réfléchir : le sport avec tous et le sport pour tous ; j’aurais bien envie d’y ajouter : le sport au service de tous.
RépondreSupprimerIl semble évident que le sport qui a le plus d’engouement reste le football, pollué par l’argent et depuis peu, et qui plus est dans l’équipe qui porte nos couleurs, par l’autosatisfaction, l’impolitesse, la vulgarité, la rébellion : de là à penser que ces footballeurs viennent des quartiers populaires et que le naturel revient au galop il n’y a qu’un pas, mais je m’y refuse bien sûr.
On leur donne beaucoup trop d’importance, on les acclame, on les vénère, on les enrichit et ils deviennent des enfants gâtés, pourris par le système qui les a portés aux nues ; oubliant de penser qu’ils représentent les couleurs du pays qui leur permet de vivre grassement.
Depuis Zidane et la finale de 98, ce coup de tête inconcevable, idiot, irrespectueux, rien ne va plus : l’idole des jeunes, « le footballeur » le plus aimé des français a dérapé, révélant simplement les faiblesses de l’homme. Alors tout simplement, en réfléchissant on réalise soudainement qu’ils ne sont ni des dieux ni des demi-dieux, ni des princes, ils sont tout simplement des hommes avec leur force mais aussi leurs faiblesses, des hommes face à leurs destin, leurs sentiments, leurs vies. Ils sont des hommes qui peuvent régir à une parole, à un écrit, de manière impulsive et désordonnée, on réalise qu’ils sont comme vous et moi, la seule différence résidant dans leur train de vie.
Et il est bien là le problème : le train de vie. Mais malheureusement l’homme (ou la femme) restera toujours quelque soit son destin, un être fragile capable du meilleur comme du pire. Le fait qu’ils soient adulés et médiatisés à outrance décuple en eux leur orgueil, leur soif de reconnaissance, mais aussi leurs qualités, leurs défauts, leurs envies et leurs travers, et l’exemple de DSK en, est, dans un autre registre, un parfait exemple.
Alors, oui Bernard je suis entièrement d’accord avec vous, il faut repenser le sport intégralement. Pourquoi ne pas verser une partie des recettes des matchs au profit d’associations qui œuvrent dans les domaines de l’humanitaire ou de l’aide alimentaire ; pourquoi ne pas sanctionner sévèrement, y compris par une exclusion définitive ceux qui s’adonnent à des faits inqualifiables ?
Malheureusement l’argent, une fois de plus, a définitivement occulté l’envie de se surpasser, la compétitivité. L’argent à ce niveau là dans le sport est inconcevable, car :
Pendant ce temps là, des chercheurs, avec un salaire incomparable avec ces sportifs, passent des heures et des heures dans un laboratoire à faires des essais et chercher des solutions pour combattre des maladies et si possible les endiguer,
Pendant ce temps là des femmes, des hommes, des enfants meurent de faim au 21ieme siècle,
Pendant ce temps-là des humains se battent au quotidien pour boucler leurs fins de mois et nourrir leurs enfants,
Pendant ce temps-là des personnes âgées meurent sans être entourés et dans la plus grande indifférence,
Pendant ce temps là des soldats, des pompiers, des gendarmes, des policiers meurent pour notre sécurité et pour un salaire, qui pour les plus gradés d’entre eux, ne dépasse pas 4.000 euros par mois,
Mais surtout, pendant ce temps-là on amuse le peuple, espérant lui faire oublier que l’on vit dans un monde en totale perdition.
MADISCHA
Merci à Stéphane et Madischa ! Lire des propos intelligents, sensés et mesurés, sur la base non seulement d'une dénonciation mais aussi d'une analyse et de propositions, c'est bien réconfortant un dimanche matin !!! En effet, j'ai écrit hier soir ces quelques lignes après avoir été ulcéré par tout ce que je lisais depuis quelques jours : pas un mot sur les responsables de fédérations, pas un mot sur les "marchands de sport"...Seulement des banalités entendues de la bouche de ceux qui n'ont surtout pas intérêt à ce que nous, le petit peuple, réfléchissions !
RépondreSupprimerMadischa, je crois que nous n'avons pas, d'après ce que j'ai lu, les mêmes orientations politiques, et pourtant je reprends votre argument concernant les joueurs issus des "quartiers" ! Vous n'osez pas, mais l'argument me semble tenir : le foot, sport "populaire" par excellence, baigne profondément dans la société et n'échappe pas à ses évolutions ! Donc, quand l'on se plaint du recul de l'éducation populaire, des parents qui n'arrivent plus à faire face, des trafics en tous genres parmi une population largement défavorisée, marginalisée, ghettoïsée (ça n'est pas très français, ça !!!), on doit réaliser que ce monde produit des trafiquants, des médecins, des voyous, des enseignants,etc. et donc aussi des jeunes incroyablement talentueux, plutôt dans le sport de rue que dans les arts ou les belles lettres, car taper dans un ballon est peut-être le seul loisir sain que nous leur proposions et qui soit à leur portée, économiquement et culturellement ! Quand ils atteignent un bon niveau et deviennent "professionnels", comment ne pas comprendre que tout cela leur "tourne la tête" ? Ils sont souvent fragiles, peu instruits,issus de familles nombreuses où l'on n'arrive pas à s'occuper de tous les gamins...Leurs seuls modèles sont les "grands frères" dans la cité !
Cela dit, ne nous leurrons pas : il y a bien longtemps que les mêmes causes conduisent aux mêmes effets ! L'origine populaire, la fragilité, l'absence ou l'insuffisance d'accompagnement, on a connu cela pour des footballeurs vedettes il y a 50 ans ! Combien ont-ils sombré en fin de carrière dans la dépression, l'alcoolisme, la misère ?
Les problèmes dans le sport nous donnent finalement un éclairage sur le monde que nous avons construit, sur l'injustice de cette société où l'Homme n'est qu'un moyen de production et non le but de la production, pour satisfaire ses besoins !!!
Bonne journée à tous !
J'en ai un peu marre moi aussi d'entendre des commentaires à la petite semaine qui pointe les joueurs qui seraient la racaille des cités, des enfants gatés, ils jouent mal, ils méritent pas leur salaire. Il y a quand même plus fine analyse à faire que ces propos psychologique sommaires.Il vaudrait mieux replacer le comportement des joueurs dans un contexte économique et social. Le football et la politique ne sont pas deux mondes étanches.
RépondreSupprimerBonjour Pipenbois ! Votre agacement est le même que le mien, d'où cet article !
RépondreSupprimerNon "le football et la politique ne sont pas deux mondes étanches"...les sportifs "pétés de thunes" représentent un exemple d'intégration réussie à la société actuelle où "le fric" et le spectacle dominent ; ils incarnent en quelque sorte ,les dérives du capitalisme financier . Cependant , il me semble , qu'il ne faudrait pas négliger les études , dans les centres de formation où les sportifs arrivent dès l'adolescence . Ils sont sortis du système scolaire à 12 , 13 ans et leur formation scolaire ,citoyenne, intellectuelle laisse à désirer ; il ne faut donc pas s'étonner qu'ils deviennent des adultes grossiers et égoïstes car trop "nombrilisés" mais les dirigeants ne sont-ils pas, eux aussi, corrompus par le "fric , le sport "business"? Etre en équipe de France donne des privilèges mais aussi des devoirs . J'ai trouvé pathétique l'image des supporters attendant, pour rien ,sous la pluie ,les joueurs de l' Equipe de France , de retour de la Coupe d' Europe.
RépondreSupprimerN'oublions pas , bien sûr , le rôle joué par le sport , aujourd'hui , comme dans la Romme ancienne décadente ." Panem et circenses ( du pain et des jeux du cirque)...voilà tout ce que demandaient les Romains de la décadence ! La liberté , ils n'y pensaient pas !!Le fond de cette politique n'est-elle pas ,encore ,dans une France et une Europe ...décadente ,que les peuples ne s'ennuient pas ?( avant les événements de Mai 68 ,De Gaulle n'avait-il pas dit:" La France s'ennuie" , on connaît la suite)...et puis , c'est aussi une manière de mettre le peuple , hors du jeu politique , en le distrayant . Les divertissements sportifs ( coupe du Monde , d' Europe ...) ne jouent-ils pas ce rôle , aujourd'hui ? Hypnotisés devant les écrans , loin de la réalité politique de la misère , de la corruption du jeu politique , les individus sont plus sensibles aux spectacles qu'aux discours .
Oui, Lucie, là encore les mots-clé sont éducation,enseignement, pédagogie, éducation populaire, transmission, citoyenneté !
RépondreSupprimer" Rome ...deux "m"? , "aime"...oui , lapsus orthographique sensé : j'aime , j'aime Rome !!
RépondreSupprimerJ'ai peut-être l'air de radoter mais on en revient , à bon escient , toujours aux mêmes mots-clé... mais nos dirigeants ne semblent pas toujours les entendre !! ... Hugo ne disait-il pas :" Ouvrir une école , c'est fermer une prison" ( pour ne citer que lui !!)